Entretien avec Bruno Fuchs, député et secrétaire général parlementaire du Bureau de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie à l'occasion du XVIIIe sommet de la francophonie
Le français est en perte de vitesse, lors du du 18e sommet de la francophonie à Djerba, le Président Emmanuel Macron est allé jusqu'à plaider pour une "reconquête" du français. Quel regard portez-vous sur ce recul ?
Il y a un recul naturel, régulier. Une érosion régulière qui vient principalement du fait qu’il n’y a pas de vision réelle sur ce que la Francophonie doit apporter aux citoyens au 21e siècle. Cette vision était réelle, il y a 40 ans, il y a 50 ans, encore il y a 20 ans. Aujourd’hui, il y a ça, pas de vision et pas de moyens suffisants pour faire exister la francophonie. C’est un recul.
Quelles mesures envisagez-vous de mettre en place pour cette « reconquête » ?
Elles sont de deux natures. D'abord, il faut essayer de donner du sens à la Francophonie, et définir le modèle de société dans laquelle on veut vivre. Entre les modèles de capitalisme sauvage et d’impérialisme chinois, on a une place en francophonie pour se battre pour le modèle auquel on croit : celui de l’État de droit. Ensuite, il faut que les jeunes aient des réponses concrètes à leurs attentes dans la Francophonie.
Quel bilan tirez-vous de ce 18e sommet de la francophonie ?
C’est un sommet de transition. Maintenant, une fois qu’on est au sommet, on peut retomber d’un côté ou de l’autre: soit on se donne les moyens de faire de la Francophonie un espace original, singulier et qui répond aux attentes des citoyens soit malheureusement, l’érosion sera fatale à la Francophonie.
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