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Jeanne Rosy ESSO : un engagement pour la préservation de la biodiversité au Cameroun

Dernière mise à jour : 1 mai 2023

Spécial COP 27


Qui est Jeanne Rosy ESSO

Jeanne Rosy ESSO est consultante en Gestion Environnementale et Sociale, Responsable Administrative du Cercle d’Appui au Développement Rural (CADER), organisation membre du Réseau des jeunes leaders pour la gestion durable des écosystèmes des Forestiers d’Afrique Centrale (REJEFAC). Elle mène plusieurs actions dans le sens de la gestion durable des ressources forestières et fauniques, mais aussi de la lutte contre les changements climatiques.


Comment est né ton engagement en faveur de la biodiversité ?

Les populations des zones forestières au Cameroun vivent de la forêt, la perte de la biodiversité forestière, et les restrictions d’accès à la terre impactent durement leur qualité de vie. Ayant fait ce constat je me suis engagé depuis 2008 aux cotés des organisations locales à promouvoir une gestion durable des écosystèmes forestiers et trouver des solutions pour accroître la résilience des communautés face aux changements climatiques



Quels sont les défis que tu rencontres dans ta zone d’intervention concernant la préservation de la biodiversité ?

Dans le but de réaliser l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035, le Gouvernement a entrepris de densifier les investissements dans les différents secteurs. Le développement de ces secteurs notamment, l’agriculture et l’agro-industrie, l’exploitation minière, l’exploitation forestière et le développement des villes, se fait aux dépens de couvert forestier. Selon l’Atlas des pertes du couvert forestier de 2021 par l’Observatoire national sur les changements climatiques (ONACC), on note une accélération de la déforestation sur la période 2000- 2017. De 0,3% par an entre 2000 et 2015, le phénomène est passé à 0,4%. Concrètement, le pays a perdu 1,194 millions d’ha de forêt en 17 ans. Cette perte de biodiversité, en plus de réduire la capacité d’absorption de gaz à effet de serre du pays fragilise les communautés qui vivent de la forêt car elles utilisent la biodiversité pour leur survie.


La COP 27 aura lieu dans quelques jours. Quelles sont vos attentes ? Quelles sont vos recommandations pour accélérer la préservation de la biodiversité dans votre zone d’intervention ?

Les Etats doivent tenir leurs engagements concernant la finance climatique afin que soient mis en œuvre des programmes tels que le Programme de Développement des Plantations Forestières (PNDPF) qui sous-tend la transition sylvicole au Cameroun, et dont les principaux objectifs sont d’accroître la surface forestière nationale, de développer des chaînes de valeur ainsi qu’une économie sylvicole alternative à la production du bois d’œuvre issu des seules forêts naturelles, de contribuer à l’atteinte des objectifs nationaux de lutte contre les changements climatiques et de restauration des paysages, mais aussi de création de la croissance ainsi que des emplois « verts », conformément aux orientations du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE). En plus du PNDPF au sein des communautés à la base, le développement de de l’économie circulaire est indispensable car, ceci permettra la prise de conscience que les ressources de la planète sont limitées tout en créant des emplois pour la jeunesse.

A cet effet, nous proposons la création d’un Institut Afrique-Europe pour l’Innovation Verte visant à promouvoir la recherche, la formation et développement en matière d’innovation verte et notamment, dans les secteurs de l’économie circulaire, ainsi que la création d’un fonds patient pour le financement de projets collectifs. Ce fonds financerait des projets dans le domaine de la gestion des déchets, de la valorisation des savoirs ancestraux et renforcerait la collaboration entre les organisations des acteurs qui travaillent sur les questions environnementales dans les 2 pays ainsi que la sensibilisation et la vulgarisation des enjeux liés au développement durable.

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